mardi 5 février 2008

B, B and B...



Après que les vautours du NYPD aient débarassé le plancher, j'ai fouillé un peu dans les affaires d'Alan... Ce vieux singe avait gardé une photo de moi que lui avait offert ma mère quand j'étais encore un môme. Ils s'étaient connus à l'angle de la 9eme et de Broadway, en plein Manhattan.

Ma mère était une pute.

Elle tapinait sur la 9eme pour Beethoven, sur Broadway pour le blues, et dans Manhattan pour Benjamin Franklin. Une pute qui se prenait pour une diva en gros. Mais d'une diva, elle n'avait jamais eu ni la vie, ni la voix. Elle aurait voulu enflammer l'opéra et fumer Benjamin en liasses...mais on ne sort jamais vraiment de la fange dans laquelle on nage, n'est ce pas?
D'où votre serviteur. J'était le fruit pourri de son gagne pain, le fils d'un type qu'elle avait une fois de plus envoyé au septième ciel, et d'où il n'était pas redescendu. Mon père était mort dans ses bras. Me laissant la place entre ses jambes.
Alan avait aidé ma mère à s'en sortir, l'avait aidé à m'aimer, et était devenu mon ami. Jusqu'à aujourd'hui. Et maintenant qu'il se payait le grand voyage, je lui devait de trouver qui l'avait mis dans le train....

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Waaaah, on s'y croirait !

Laure Gerbaud a dit…

J'adore! Vous écrivez aussi bien que vous dessinez!!! Ca fait des mois que j'attends la suite du polar! Allez, pensez à nous!Qu'on se régale encore... Merci!